Les Dieux extérieurs

Les Dieux Extérieurs (Outer Gods) sont de la même nature que les Grands Anciens, mais d'une puissance encore supérieure. Les plus connus sont Azathoth, Nyarlathotep, Shub-Niggurath et Yog-Sothoth.

La distinction entre Grands Anciens et Dieux Extérieurs a été introduite par le jeu de rôle L'Appel de Cthulhu. Certains auteurs du mythe l'ignorent complètement.

Il discerna ... dans la mare une horrible masse grisâtre dont la simple vision le révulsa. Cela semblait être la source ultime de toutes les abominations et erreurs de la nature. Cette chose ne cessait de vibrer, de frissonner et d'onduler. Il en émergeait sans arrêt, en une sorte d'immonde fission, des monstruosités qui s'éloignaient ensuite dans les profondeurs de la grotte.
Clark Ashton Smith, "Les sept sortilèges"


Abhoth n'est pas originaire de notre planète. Son esprit cynique et sa forme instable l'apparentent à Tsathoggua. D'ailleurs, comme ce dernier, son lieu de résidence est N'kai, le vaste continent souterrain situé sous l'Amérique du Nord. Les cavernes fétides dans lesquelles il réside, et dont il ne sort jamais, sont également accessibles depuis les Contrées du Rêve.

Si des humains s'approchent d'Abhoth, ce dernier se met à bouillonner dans sa mare putride. Il agite vers les "intrus" un membre qui se détache et s'éloigne en rampant (il s'agit de Rejetons Volants d'Abhoth). Les visiteurs seront alors saisis et dévorés par d'autres appendices. Ou alors ils seront ignorés, car l'esprit d'un dieu est insondable !

Abhoth peut communiquer par télépathie avec ses "visiteurs", mais les comptes-rendus de tels échanges sont malheureusement rares : ceux qui réchappent à ces entretiens sont étonnamment peu loquaces… lorsqu'ils savent encore s'exprimer avec cohérence !

…les Formes sur leurs piédestaux, quasiment hexagonaux, devinrent plus clairement définies. Parce qu'elles se tenaient plus droites, leurs contours prirent une apparence plus humaine bien que Carter sût parfaitement que ce ne pouvaient être des hommes. Les formes, à présent, semblaient porter sur leurs têtes voilées de hautes mitres de couleur incertaine... Tenus à travers certains replis de leurs voiles enveloppants, de longs sceptres incarnaient dans leurs pommeaux sculptés un mystère grotesque et archaïque.
A travers les portes de la Clé d'argent, H.P. Lovecraft

Ce terme regroupe la grande variété d'entités, de créatures et d'êtres de toutes races qui ont franchi la Porte Ultime gardée par Tawil at'Umr. Assis sur des piédestals, ils sont voilés et endormis : ils ne s'éveillent que pour accueillir ceux qui, franchissant à leur tour la Porte Ultime, viennent les rejoindre...

Ils ne sont ni bons, ni mauvais : ils sont au-delà de ces considérations. Mais ils sont omniscients et, s'ils accueilleront avec une relative bienveillance les voyageurs dignes d'intérêt, ils détruiront sans état d'âme les profanateurs.

Vers le vide sans pensée, au-delà des amas brillants de l'espace dimensionnel, en un non-espace où ni le temps ni la matière n'ont de prise, mais seulement le Chaos, sans forme et sans lieu. Là, dans les ténèbres, marmonne le puissant Maître de Tout : Azathoth.

Dieu informe, aveugle et idiot vautré au Centre de Toutes Choses, il bouillonne et blasphème de toute éternité tel un maelström cosmique. Il occupe le centre de l'infini et est lui-même infini. Il règne sur une cour de danseurs amorphes, sans nom, aveugles et sans esprit, bercé par le son maigre et monocorde d'une flûte démoniaque.

Seule la musique de cette flûte peut faire réagir ce Fléau infini et chaotique et seul Nyarlathotep, son messager, est capable d'interpréter sa volonté, pour autant qu'il en ait une…

De très rares hommes lui vouent un culte, mais les Insectes de Shaggaï, les Shans, lui dressent des autels et n'hésitent pas à l'invoquer à l'occasion ! Ils le représentent en général sous la forme de son avatar, Xada-Hgla : une sorte d'huître dont la coquille laisserait échapper un fouillis de tentacules répugnants. Les Rêveurs doivent tout de même savoir que depuis les Contrées du Rêve la Cour d'Azathoth est dangeureuse proche...

Malgré le peu de connaissances dont on dispose sur Ghroth, le fait que de le savoir quelque part au-dessus de nos têtes est suffisament inquiétant...

En effet, Ghroth est appelé "L'Annonciateur", Celui qui Scelle le Destin des Mondes. Ainsi lorsque ce dernier arrive à proximité d'une planète, cataclysmes et autres destructions se propagent à sa surface, jusqu'à sa destruction la plus totale. Mais son véritable but est l'éveil des Grands Anciens habitant les mondes qu'il visite...

Ghroth ressemble à une sorte d'étoile, constituée de gaz, de fer ou d'autres matières en fusion. Mais cette planète est un être vivant et les malchanceux qui croiseront son chemin risquent de voir leur Santé Mentale basculer en apercevant un œil s'ouvrir à leur passage.

Totalement libre face au destin des Dieux, c'est lui qui annonce le Réveil des Anciens du fait de son approche et des astres propices...

A chacun Nyarlathotep se présente sous l'aspect qu'il désire. Mais qui il est réellement, nul n'en a de certitude, même si certains évoquent parfois un monde aux sept soleils appelé Abbith. Lui-même a parfois déclaré venir de lieux qui ne se trouvent pas sur cette planète. Sur son passage la paix et la tranquillité disparaissent et l'aube est déchirée de hurlements de cauchemar.

On le retrouve dans les espaces interstellaires, sous une forme indescriptible, au cœur de l'univers, à l'écoute des lourds tambours et des flûtes au son aigre sur lesquels dansent les dieux aveugles, muets et stupides qui forment la cour d' Azathoth. On dit qu'il est leur Messager, mais exécute-t-il leurs ordres ou agit-il à sa guise ?

Nyarlathotep arpente la terre et les Contrées du Rêve quasiment à sa guise sous la forme d'un de ses nombreux avatars. Il semble en permanence manigancer plusieurs complots en même temps, qu'ils soient personnels ou inspirés par ses maîtres. Outre le retour des Grands Anciens et la destruction de la planète, il semble particulièrement intéressé par sa descendance et il a plusieurs fois tenté de – et parfois réussi – à se doter d'un héritier...

Sur Yuggoth, les Mi-Go, toujours opportunistes, ont aménagé plusieurs sanctuaires dédiés à diverses divinités. Dans celui consacré à Nyarlathotep ils ont disposé des statues pour chacune de ses mille apparences !

Shub-Niggurath est une créature très peu fréquentable. Elle se présente comme une masse nuageuse en ébullition d'où émergent des excroissances brumeuses qui sont ses organes : une collection disparate et écœurante de sombres tentacules frémissants, de bouches avides et de pattes noueuses terminées par des sabots. Sabots qui expliquent le surnom de "bouc" qui lui est parfois donné. De récentes découvertes permettent d'ailleurs de penser que "chèvre" serait plus approprié, la Déesse produisant un "lait" aux étranges propriétés.

Après la vue, l'odorat est mis à mal, car cette inconvenante déesse répand un bouquet (le terme est mal choisi...) d'odeurs toutes plus répugnantes les unes que les autres. Putréfaction est le mot qui vient tout de suite à l'esprit, mais il est bien pauvre pour exprimer la virulence de la puanteur qui s'exhale de Shub-Niggurath !

Il n'est pas nécessaire de décrire plus précisément l'effet qu'a la déesse sur les sens du toucher et du goût, encore que pour ce dernier le fumet qu'elle dégage donne une idée assez précise de l'effet qu'elle doit avoir en bouche... En réalité lorsqu'on est assez près pour la toucher ou la goûter, il est fort probable que les sensations seront d'une fugace instantanéité et il est donc peu important de les décrire avec précision.

Il reste un dernier sens, celui de l'ouïe. Mais les témoignages sont là peu probants car les hurlements de terreur des témoins ont couvert à peu près totalement les sons qu'elle aurait pu émettre !

Malgré ces handicaps, cette déesse est vénérée par un grand nombre de cultes tout autour de la planète. Elle est associée à des rites de fertilité, de renaissance et même d'immortalité, au fond des jungles du Sud-est asiatique, au cœur de la Russie et jusque dans certaines villes industrielles des Etats-Unis.

Son lieu de résidence reste un mystère, mais Yaddith, la planète d’origine des Nug-Soths, a pu abriter Shub-Niggurath sous sa surface avec ses serviteurs Dholes. D’autres érudits évoquent le sud de l’Arabie, sous lequel la "Déesse" aurait bâti la cité de Harag-Kolath dans une caverne. Elle y attendrait son "époux" Hastur. Parmi ses autres lieux de résidence potentiels, citons enfin la Cour d’ Azathoth, mais elle pourrait tout aussi bien habiter une autre dimension.

Yog-Sothoth connaît la porte. Yog-Sothoth est la porte. Yog-Sothoth est la clé et le gardien de la porte. Le passé, le présent, le futur, tous sont un en Yog-Sothoth.
Howard Philips Lovecraft, "L'Abomination de Dunwich"

Yog-Sothoth sous sa forme "normale" est une accumulation de globes irisés qui parviennent à suggérer une formidable malignité, car qui sait ce qui se cache sous ce masque ? Il demeure dans les interstices de l'espace et du temps et peut se déplacer en tous lieux, dimensions et époques à volonté. Yog-Sothoth apparaît parfois aux hommes sous la forme de son avatar, Tawil at'Umr.

Le Dieu des sorcières et des magiciens accorde parfois des pouvoirs à ses adeptes : voyages dans le temps et dans l'espace. Il lui est également arrivé de descendre parmi les hommes et d'engendrer une descendance. Il paraît être parfaitement malfaisant, mais ses objectifs sont si éloignés de la pensée, de la morale et des concepts des hommes, que "malfaisant