Race Inférieure de Serviteurs

Elles apparaissent surtout dans la suite de nouvelles « la trace de Cthulhu ».

Serviteur du dieu Hastur, seigneur des espaces infinis, elles sont à son image. Leur capacité à traverser n’importe quelle distance très rapidement et leur haine des serviteurs de Cthulhu en fait des alliés très intéressants pour les humains qui combattent les projets du dieu des profondeurs.

Les byakhees ressemblent à des oiseaux noirs, aux ailes et aux pattes de chauve-souris, de très grande envergure. Leur peau est semblable à celle des hommes, leur contact est froid, et leur visage a lui aussi quelque chose d’humain.

De quelle crypte elles sortent en rampant je ne saurais le dire
Mais chaque nuit je vois ces créatures noires,
Cornues et décharnées, aux ailes membraneuses
Et aux queues portant la barbe bifide de l'Enfer.
Elles arrivent par légions, portées par la houle du vent du nord,
Avec d'obscènes griffes qui titillent et irritent,
Elles me saisissent et m'emportent vers de monstrueux voyages
En des mondes grisâtres au cœur du puits des cauchemars.
Au-dessus des pics déchiquettés de Thok elles passent
Ignorant les cris que je pousse en vain
Et descendent dans les puits inférieurs jusqu'à ce lac obscène
Où les shoggoths boursoufflés se vautrent dans un sommeil douteux.
Mais quoi ! Si seulement elles émettaient un son
Ou avaient un visage là où se trouvent les visages !

Les Maigres Bêtes de la Nuit
Chant XX des Fungi de Yuggoth
H.P. Lovecraft


Les Maigres Bête de la Nuit sont des créatures humanoïdes dont l'absence de visage a perturbé plus d'un investigateur du Mythe. Pour achever leur portrait, il faut citer leur absence de couleur, leur peau caoutchouteuse, la paire de cornes qui ornent leur front, leur queue à barbillons et leurs grandes ailes de chauve-souris.

Elles semblent disposer d'autres sens que la vue pour s'orienter, car même sans yeux, elles volent avec beaucoup d'adresse. Dans les Contrées du Rêve, des nuées de ces créatures tournent inlassablement autour des Pics de Thok (elles détestent voler au-dessus de l'eau). Elles sont capables de fondre avec précision sur les proies qu'elles ont choisies (ou qu'on a choisi pour elles). Elles ne semblent pas être inutilement cruelles, mais leur détestable façon de chatouiller leurs prises devient vite insupportable !

Parmi leurs autres habitudes peu appréciées, citons également leur façon d'attaquer en surnombre : il n'est pas rare que vingt-cinq à cinquante Maigres Bêtes se jettent sur une poignée de voyageurs, qui n'avaient rien demandé à personne. Rappelons aussi comment, lorsque la fatigue les gagne, elles se soulagent de leurs "colis" en se les passant de mains en mains... sans cesser leurs évolutions aériennes ! Enfin, n'oublions pas que, si elles sont rarement porteuses de mort, une fin rapide est parfois préférable à l'abandon – nu – au sommet d'un pic glacé !

Un événement ancien semble aller à l'encontre des témoignages de relative innocuité des Maigres Bêtes de la Nuit. Vers 180 ap. JC, une monstruosité ailée dénuée de visage et haute de trois mètres aurait massacré une vingtaine (ou une cinquantaine, le chiffre diffère selon les manuscrits) de légionnaires romains, à proximité du Mur d'Hadrien, en Angleterre. Selon Lollius Urbicus, qui rapporte les faits dans Præsidia Finium, la bête portant le nom de Yegg-ha aurait finalement succombé sous le nombre de ses assaillants. On a avancé, sans pouvoir le prouver, que Yegg-ha était le chef des Maigres Bêtes. Pour la petite histoire, l'occultiste Titus Crow serait actuellement en possession de son crâne...

Pour clore cette description, notons que les Maigres Bêtes de la Nuit sont sensées servir des maîtres aussi différents que Nodens et Yibb-Tstll et que le Necronomicon en fait – assez improprement – les "Mignons des Grands Anciens". Certains auteurs voudraient qu'elles soient également assujetties au bon vouloir du Chaos Rampant, Nyarlathotep ou qu'elles soient les yeux secrets de Cthulhu dans les Contrées du Rêve, mais c'est fort peu probable... Il est par contre certain qu'elles sont en bons termes avec les Goules auxquelles elles ont parfois servi de montures.

Créatures amphibies vaguement humanoïdes, les Profonds sont sûrement, avec les Goules, les créatures du Mythe les plus souvent rencontrées par les investigateurs.

Le Profond est une créature mi-homme, mi-poisson ayant eu de nombreux contacts avec les humains jusqu'à la fin des années 1920. Une ville, en particulier a été le théâtre d'événements d'une rare ignominie : Innsmouth. Située dans le Massachusetts, cette ville a vécu en totale osmose avec ces créatures et échanges commerciaux et accouplements Profonds/humains étaient monnaie courante.

Car l'une des particularités de cette race est sa totale compatibilité en matière de reproduction avec de nombreuses races. Ainsi, de l'union d'un Profond et d'un humain naîtra un enfant aux caractéristiques physiques humaines, mais aux gènes déjà corrompus. Au fur et à mesure des années, une transformation s'effectuera jusqu'à qu'il devienne l'un d'eux. Ce jour là, il rejoindra l'une des nombreuses cités sous-marines où vivent les Profonds.

Cette dégénérescence est appelée le Masque d'Innsmouth, du nom de cette ville où les scientifiques ont pu pour la première fois analyser ce phénomène, après le raid que l'armée y fit pour faire table rase de ce mode de vie sulfureux. Ce raid entraîna par ailleurs la création d'un groupe destinée à combattre tous les événements de ce genre. Ce groupe deviendra quelques années plus tard le Delta Green.

Le Profond est par essence immortel et ne meurt que de mort violente. A titre d'exemple, certains Profonds capturés lors du raid sur Innsmouth sont encore en vie, enfermés dans des laboratoires secrets du gouvernement, oubliés de tous.

Bien qu'assez solitaire, le Profond est également une créature intelligente loin des schémas habituels des monstres tels qu'on les conçoit. Il a été capable de construire de vastes cités sous-marines, demeurées pour la plupart à l'abri des hommes et de ses machines. Il lui arrive également d'enlever des humains afin de mener des expériences ou de mener des essais sur une grande échelle. Les Profonds communiquent par perception extrasensorielle, mais aussi en utilisant parfois quelques cris. Ils possèdent également un langage écrit.

Ces créatures volantes, qui ont été aperçues au-dessus du Plateau de Leng, sont parfois affublées du nom d'oiseaux Shantaks, mais ce ne sont pas des animaux normaux. Au lieu de plumes, leur corps est couvert d'écailles glissantes et, malgré leur tête chevaline, leur aspect général est celui des dragons des légendes. Comme ces derniers, ces monstres savent aussi se montrer féroces. Quoique les Maigres Bêtes de la Nuit les effraient tant que leur simple vue les fait fuir à tire d'aile !

Dans les Contrées du Rêve, leurs énormes œufs à la saveur délicate sont très appréciés et les amateurs n'hésitent pas à les payer fort cher. Bien que cela soit une opération délicate et passablement dangereuse, leur dressage est possible. Les Shantaks ne sont cependant pas confinés aux Contrées : c'est d'ailleurs une de ces créatures qui aurait guidé le sorcier Eibon "jusqu'à l'abîme où dort Tsathoggua".

A noter que le Necronomicon les désigne comme des serviteurs des Grands Anciens qui "gardent Kadath dans le Désert Glacé et le Plateau de Leng". Le Liber Ivonis mentionne qu'une horde d'entre eux servent Gol-Goroth dans son emprisonnement.

Ils seraient dirigés par Quumyagga, leur chef et, peut-être, également leur père supposé, celui qui à Inquanok est nourri dans l'obscurité d'un dôme dans le temple du Roi Voilé. L'une des formules utilisée pour invoquer les Shantaks est révélatrice de l'importance de cet être : elle commence par ces mots :
Ïa ! Ïa ! Gol-goroth ! Gol-goroth Antarktos ! Yaa-haa Quumyagga ! Quumyagga ! Quumyagga nng'h aargh...

Les Shoggoths sont une monstrueuse création de ces êtres issus de la longue histoire de la Terre qu'on appelle les Choses Très Anciennes ou, plus simplement, Anciens. Comme souvent dans ce genre d'histoire, ils n'ont pas manqué de se rebeller contre leurs anciens maîtres et ils sont la principale cause de leur destruction.

Leur corps, plus gros que celui d'un éléphant, est vaguement sphérique, mais leurs concepteurs avaient souhaité que l'élasticité soit une de leur principale caractéristique. Sur ce plan c'est une réussite parfaite : un Shoggoth peut modifier sa forme comme il le souhaite, afin de faire apparaître les appendices, excroissances et autres organes dont il a besoin. Ils n'ont en réalité pas de forme propre et sont constitués d'une gelée visqueuse, une sorte d'agglutination de bulles.

Les Shoggoths sont amphibies et ils hantent les grands fonds. Bien qu'ils soient des serviteurs irascibles, on pense que les Profonds réussissent à les utiliser à leurs propres fins. Leur habitat les éloigne des hommes, ce qui est une bénédiction, car les érudits savent que rien de ce qui concerne ces créatures ne devraient être vu ou su par l'Humanité.

Un Shoggoth peut littéralement "aspirer" à l'intérieur de son corps une créature qui s'approcherait de trop près. Les cadavres broyés et mutilés découverts dans la glace par certains explorateurs polaires sont là pour démontrer l'extraordinaire pouvoir destructeur de ces monstres... Toutefois, leur préférence va à la succion des sucs vitaux après décapitation de leur victime.

Etes-vous de ceux qui pensent que toutes les tribus primitives ne sont guère dangereuses à partir du moment où l'on dispose d'un bon fusil ? Et bien si un jour vous rencontrez des Tcho-Tchos, vous n'aurez pas le temps de regretter de tels propos puisque vous serez déjà mort...

Malgré une exploitation insuffisante par les créateurs de jeu, les Tcho-Tchos présentent tous les atouts nécessaires pour devenir des ennemis particulièrement redoutables. Croisement entre des créatures esclaves dévouées à Chaugnar Faugn (Les Miri Nigri) et des humains, ils continuent à adorer les Grands Anciens, comme Lloigor ou Zhar. Les tribus sont disséminées dans de nombreuses régions, des îles Andaman à la Malaisie, en passant par le Tibet, région miroir du plateau de Leng des étranges Contrées du Rêve. On dit même qu'un peuple similaire vivrait dans les Pyrénées...

Leur adoration des Grands Anciens et leurs origines maudites a particulièrement corrompu les Tcho-Tchos. D'une santé mentale fragile, ils sombrent dès leur plus jeune âge dans les griffes de leur affreuse et maléfique hérédité.

Dans les années 1920, peu d'ethnologues réussirent à étudier ces peuplades et à revenir vers la civilisation. Ceux qui y sont parvenus sont restés marqués à tout jamais et leur réputation a souvent souffert par le fait de confrères peu enclins à croire en l'existence des telles atrocités. On a ensuite longtemps cru (et espéré ?) que les Tcho-Tchos avaient disparu, victimes de la perte de leur habitat naturel, et été exterminés durant les nombreuses guerres qui secouèrent l'Asie et le monde lors de la seconde moitié du vingtième siècle. C'était mal connaître leur formidable aptitude à survivre. Delta Green allait même en faire les frais lors de la guerre du Vietnam...

Certains Tcho-Tchos sont même parvenus à émigrer aux Etats-Unis, conciliant alors leurs traditions et le mode de vie contemporain. Cette capacité à se fondre dans le nouvel environnement les a rendus encore plus dangereux, comme le montre le potentiel d'une société nommée Tiger Transit, noyautée par des descendants Tcho-Tchos...